Notre plus proche voisine est bien souvent la première étape pour l’observateur débutant. C'est un astre qui a toujours impressionné les hommes de par son diamètre, sa luminosité ou son aspect changeant. D'où la part de mythes et de légendes liés à la Lune. En 1609, Galilée braque sa lunette nouvellement construite vers la Lune, et il y découvre une multitude de cratères, des montagnes, des vallées et des plaines, et non pas une sphère lisse. Aujourd'hui, avec une simple paire de jumelles, on peut refaire cette découverte et elle vous promettra des nuits d’explorations passionnantes.
À l’oeil nu, la Lune est plus grosse que n’importe quelle planète du Système solaire vue dans un télescope. Il est donc possible d’y déceler de nombreux détails. Les plus évidents sont les mers de basalte solidifié, qui apparaissent comme des taches sombres. Une carte sommaire de la Lune, suffit pour les identifier. Quelques gros cratères peuvent aussi être localisés.
Par exemple, Copernic ou Tycho. Ce ne sont pas les plus vastes, mais ils sont entourés de rayons blancs les rendant facilement reconnaissables. La principale difficulté pour ces observations réside dans l’éblouissement que l’astre sélène peut provoquer. Mieux vaut donc observer pendant le crépuscule, lorsque les contrastes ne sont ni trop estompés (de jour), ni trop marqués (de nuit).
Préférez les phases comprises entre le Premier et le Dernier Quartier car celles-ci révèlent un maximum de surface de la face observable.
Tout type de jumelles convient pour découvrir la surface sélène, même celles de faible ouverture, comme 30 mm (1).
Peu importe la quantité de lumière qu’elles collectent, notre satellite étant brillant, l’image sera toujours confortable à regarder. Des dizaines de cratères sont reconnaissables.
Plus les jumelles grossissent, plus elles montrent de détails.
Sachez simplement qu’au-delà de 12×, il devient nécessaire de les stabiliser, sur un trépied par exemple, pour éviter que l’image ne danse sans cesse.
(1) Des jumelles (ex. : des 7×50) sont définies par leur grossissement (7×) et leur ouverture (50 mm).
La rotation de la Lune est synchrone avec sa révolution, et de ce fait on observe toujours la même face. A l'oeil nu, on observe facilement des zones sombres et claires qui correspondent aux mers et aux montagnes. Six grandes mers sont observables : l'Océan des Tempêtes, la Mer des Pluies, les Mers de la Sérénité, de la Tranquillité, de la Fécondité et des Crises. Au sud on peut voir le grand cratère Tycho avec de larges traces blanches rayonnant tout autour. Toute la partie sud et sud-est est recouverte de montagnes et de cratères brillants.
La Lune est criblée d'une myriade de cratères de toutes tailles, les plus petits ayant un diamètre de l'ordre du millimètre alors que les plus grands ont quelque 300 km de diamètre. Sur la face visible on compte 234 cratères dépassant 100 km et 300 000 dépassent un kilomètre. La face cachée est beaucoup plus cratérisée : environ 430 000 cratères font plus d'un kilomètre.
Ces cratères ont été formés par le choc de météorites sur la surface. La profondeur, l'existence d'un pic ou le diamètre dépendent de la nature de la météorite (métallique, glaciaire, …) et du sol à l'endroit de l'impact, mais aussi de la vitesse de l'objet et de son incidence. Certains cratères comme Clavius ont une profondeur dépassant les 4 000 m pour un diamètre d'une centaine de km. Cela donne un relief assez doux, avec des pentes ne dépassant pas 35°. C'est pourquoi ils sont difficiles à observer lors de la Pleine Lune, les ombres étant alors inexistantes.
La planète Lune ayant très peu d'activité interne, les volcans y sont rarissimes et leur activité nulle. Cependant on a pu observer quelques zones rougeoyantes peut-être dues à une activité volcanique, mais un impact météoritique pourrait aussi les expliquer.
Lorsque l'on observe la Lune à l'oeil nu, on distingue des taches claires et d'autres sombres. Ces dernières sont les mers. Il ne s'agit pas d'océans recouverts d'eau mais de large plaines, fruits d'épanchements basaltiques il y a 3,5 milliards d'années. Ces mers ne sont pas parfaitement lisses, mais présentent des reliefs causés par des glissements de terrain et par la chute de météorites creusant des cratères. Les mers occupent 31,2% de la face visible et seulement 2,6% de la face cachée.
C'est au bord des mers que l'on trouve les quelques rares montagnes et vallées sur la Lune. Aucune vallée n'a pu être creusée par l'érosion de l'eau car celle-ci est inexistante sous forme liquide (il pourrait subsister de la glace au fond des crevasses ou de profonds cratères perpétuellement à l'ombre). On pense actuellement que les montagnes seraient les vestiges de très anciens cratères érodés par les impacts de météorites tout au long de l'histoire. Sur la face cachée, on trouve des sommets à plus de 11 000 m d'altitude.
Lorsque l'on observe un fin croissant de Lune, on remarque une légère luminosité du côté nuit, c'est la lumière cendrée. Dans cette disposition, on observe depuis la Lune une Terre pratiquement pleine reflétant la lumière solaire. La nuit lunaire est alors éclairée par la Terre, c'est cette lumière que l'on observe depuis la Terre.
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